Chloe
le Tome 5 de La série des Infidèles
J’ai rencontré Axel Wagner au pire moment de ma vie, quand plus rien n’avait de sens et que la mort semblait préférable à la maternité.
Il m’a sauvé la vie et m’a donné un travail. J’ai saisi l’occasion qui m’était offerte et pris ce nouveau départ avec la force du désespoir. Puis, j’ai tout gâché en le laissant poser ses mains sur moi.
Mais Axel a fait preuve de compassion envers moi et m’a appris à aimer. Il m’a redonné l’espoir qui m’avait déserté et il est devenu bien plus que mon patron.
Il est devenu ma raison de vivre.
Lisez Chloe, le dernier roman de la série des Infidèles et découvrez la déchirante histoire d’amour entre Chloe où la persévérance la dispute à l’amour.
Remarque : Chloe est le cinquième volume de la série des Infidèles, mais il peut être lu séparément des autres. Attention, ce roman révèles des éléments de l’intrigue du quatrième volume, Les Infidèles Brisés.
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Un avant-goût:
Chapitre 1
Le vingtième étage d’un gratte-ciel ne paraît pas très intimidant quand on le regarde depuis le plancher des vaches. Mais je me tenais sur le rebord d’un balcon qui ne devait pas faire plus de trois centimètres de large. Mes genoux se dérobèrent sous moi et mon mon cœur commença à s'emballer. Il subissait de plein fouet les effets de l'adrénaline pure. J’écartai les bras. Si je me penchais davantage, le vent allait me faire perdre l'équilibre. La piscine creusée et illuminée en dessous de moi ressemblait à une goutte bleue ‒ une galaxie lointaine et brillante dans un univers sombre. Les gens étaient à peine visibles. Il en allait de même pour les rangées de voitures qui traversaient les feux de circulation comme une armée de fourmis ouvrières. Derrière moi, le bruit d'une fête qui battait son plein me parvenait à travers les grandes baies vitrées. La musique était si forte qu’elle mettait à l’épreuve la résistance de la porte du balcon.
Qu'est-ce que je faisais au beau milieu d’une fête chic, d’ailleurs ? J’avais des trous dans les poches de mon jean et j’avais enfilé un pull grossier. J’avais aussi un vieux pantalon noir et une chemise blanche. Je m’étais faufilée dans cet endroit en me faisant passer pour l’un des membres du service traiteur dans l'espoir de me remplir le ventre et de sortir des rues aussi longtemps que possible. Mais j’avais été attirée par la belle vue de Manhattan qui s’étendait au-delà de la fenêtre. Une heure s'était écoulée ‒ probablement l'heure la plus longue de ma vie ‒ avant que je trouve le courage de monter sur la petite table en verre, puis sur la balustrade. J'étais douée pour trouver mon équilibre. Au sens propre. Pas au sens figuré. Ma mère avait voulu perfectionner mes compétences en ballet ainsi que celles de ma sœur. Pour la première fois de ma vie, je lui donnais raison.
J’aurais peut-être dû faire du cirque.
J’avais un conseil à donner à tous ceux qui allaient se prendre des nouvelles surprenantes et choquantes en pleine figure : ne prenez surtout pas de décisions qui pourraient changer le cours de votre vie. J’étais sur le point de le faire. Au diable les quatre années d'études hors de prix qui m'avaient permis d'obtenir un diplôme en design d'intérieur ! Une semaine s’était écoulée depuis que j’avais reçu ce précieux papier dans ma main et j’avais l'impression d’être la pire merde qui soit. À qui la faute ? À mon petit ami. Ni plus ni moins. Ex-petit ami, même. Je posai ma main sur le bas de mon ventre, et je le frottai doucement. Une boule se forma dans ma gorge et je fermai les yeux.
Je ne devrais pas être ici.
Je les rouvris et je perdis l'équilibre pendant quelques secondes, mais je retrouvai mon calme et je me concentrai sur le bâtiment illuminé qui se trouvait devant moi et qui illuminait la ligne d'horizon nocturne. Quelque part dans le lointain, au-delà du paysage urbain, au-delà des collines et des vallées, se trouvait ma merveilleuse famille. Je les avais laissés derrière moi sans dire un mot et ils devaient sans doute être encore inquiets à mon sujet. Mais il était hors de question que je les couvre de déshonneur. Jack était peut-être mon dernier petit ami en date, mais cela ne voulait pas pour autant dire qu'il était le père. C'est à cause de lui si je ne savais même pas qui était le père. Les voix de mes agresseurs hantaient mon sommeil, et leurs mots tourbillonnaient dans ma tête quand je ne dormais pas. J'avais peur de les entendre toute ma vie. Le souvenir de leurs commentaires horribles n’avaient pas cessé de me faire pleurer depuis que j'avais quitté la maison. Nuit après nuit. « Allez, salope, je sais que tu en as envie » ; « Écarte donc les jambes pour moi » ; « Retourne-la sur la table. » Ils m'avaient fait circuler entre eux comme une poupée de chiffon pendant des heures. Mes cris n’avaient servi à rien. Et j'avais arrêté de donner des coups après que l'un de mes assaillant m’ait giflé de toutes ses forces. Il m’avait fait perdre connaissance. J’étais ensuite revenue à moi. Combien d’hommes avaient abusé de moi ? Je n’en avais aucune idée mais je savais qu’il y en avait encore plein d’autres qui allaient me faire du mal.
Le contenu de mon sac avait été éparpillé sur le sol : mon téléphone, mon maquillage, quelques préservatifs. Moi qui avais cru que Jack voulait me ramener chez lui pour faire la fête. Sauf qu'il n’en avait rien fait. Il avait décidé d’embrasser une autre fille que moi. Alors j'avais fait la seule chose qu'une fille pouvait faire : j'avais fait une belle soupe de langues avec son meilleur ami, en m'assurant qu’il puisse nous voir. Il avait demandé à ma sœur de venir me trouver et de me faire descendre au sous-sol. Elle nous avait quittés et j’avais attendu qu’il s’excuse. Mais non. Il avait préféré me faire revoir ma définition du mot « connard ».
Je soupirai après avoir pris une profonde inspiration. Je ne voulais plus penser à tout ça. Je ne voulais pas perdre une seconde de plus de ma pauvre à penser à ces salauds. Cette vie était derrière moi maintenant. « Tu ne me toucheras plus jamais », murmurai-je. D’ici cinq secondes, je cesserais de souffrir. Mon agonie prendrait fin. Ainsi que ma torture.
— Ad...
― Ne faites pas ça, murmura quelqu'un de derrière moi.
J’eus encore plus envie de faire un pas en avant, mais la voix apaisante de l’inconnu m’avait comme pétrifiée.
― Allez. La vie est donc si terrible que ça ? me demanda-t-il.
Je regardai sur le côté. Un bel homme habillé d’une chemise blanche se tenait appuyé contre la balustrade et regardait en contrebas au lieu d’avoir ses yeux fixés sur moi. Mais ce n’était pas le plus important... Dire qu’il était beau relevait de l’euphémisme. Sa mâchoire était carrée et parfaitement définie, et ses épaules étaient larges et musclées. Quant à ses cheveux, ils étaient attachés en chignon. Pas de ceux faits à la hâte au sommet du crâne. Non. Celui-là avait été fait plus bas et ressemblait à une queue de cheval. Ses cheveux était aussi légèrement que parfaitement ondulés et avaient l’air épais et soyeux.
― Est-ce que vous essayez de me faire parler ?
― Apparemment, ça marche, me répondit-il en souriant.
Je venais enfin de rencontrer son regard. Ces yeux étaient absolument captivants. Mon ange gardien l’avait-il envoyé ici pour me sauver ?
― T’es un monsieur-je-sais-tout, c’est ça ?
― J’ai bien envie de te répondre que c’est celui qui dit qui y est, mais je n’ai pas envie de te mettre en colère. Allez, ma belle, prends ma main.
Et il me tendit la main.
Pourquoi m'a-t-il dit ma belle ? On m’avait déjà eue de cette façon et je n’allais me faire avoir une seconde fois. Je secouai la tête et je m'éloignai sur la pointe des pieds.
Durant un instant fugace, je vis de la peur dans ses yeux. Mais il retrouva bien vite son regard façon « Rien ne peut me déstabiliser ».
― Tu ne sauteras pas, me dit-il.
― On n’est pas dans Titanic. Et tu n'es pas Jack. Et même si tu l'étais, sache que je déteste le nom de Jack. Voilà.
C'était vrai. Jack avait été à l’origine de mes ennuis, certes, mais j’en avais d’autres maintenant, et ils étaient causés par quelqu'un de bien plus dangereux que lui. Laissez une fille loin de chez elle moins d’un mois et vous verrez qu’elle peut s’attirer tout un tas de problèmes. On a même peine à y croire.
― OK, eh bien, est-ce que je peux te demander quelque chose, alors ? Laisse-moi au moins appeler tes parents pour leur dire que leur fille est devenue de la gelée de groseille.
― Je n’ai pas de famille et franchement... C’est d’un goût !
― Quoi ? Tu crois que tu vas encore avoir ce joli minois une fois que tu t’éclateras contre le trottoir ? Tu rêves, ma petite. Tous les os de ton corps se briseront. Tu sais qu'il y a deux cent six os dans un corps humain ? Et les plus petits, comme ceux que tu as dans les doigts et dans les orteils, font un mal de chien quand ils se cassent. J’en sais quelque chose, crois-moi.
Il a fit alors craquer ses articulations. Il me tendit ensuite la main. Je regarda sa main à la recherche d’un doigt tordu mais je ne pus en trouver aucun. Je ne pus m'empêcher de regarder ses doigts forts, longs et gracieux.
― Tu peux bien sûr te dire que ça ne durera qu'une seconde. Mais bon, je ne voudrais pas que la dernière seconde de ma vie soit aussi la plus douloureuse. Je préférerais avoir une crise cardiaque en baisant comme un animal.
Putain de merde !
― Mourir n’est pas censé être facile.
― Ah ! Et pourtant, tu es là devant moi à essayer d'en finir le plus rapidement possible. Du double standard de compétition, ma jolie.
― Écoute... Tu as peut-être envie de jouer au héros, mais abstiens-toi. Je vais te faciliter la tâche. Retourne à l'intérieur et fais comme si tu ne m'avais pas vue.
― Et si on rentrait tous les deux à l'intérieur ? On prendrait un verre, on se détendrait et on ferait connaissance.
Il me fit un clin d'œil. Essayait-il de me séduire ? Sérieux ?
― J'en sais beaucoup plus sur l'anatomie humaine que tu ne le penses.
Il haussa les sourcils, et j'eus envie de rire de ses avances un peu trop directes. Mais je me retins.
― Je ne suis pas intéressée. En plus, ce n'est pas mon genre de fête.
― Et tu n'es pas le genre de fille à qui je parle d’habitude. Et pourtant...
Il me tendit de nouveau sa main. C’était la troisième fois. J’avais envie de la toucher pour voir à quel point elle était forte. Ses longs doigts semblaient doux. Je croisai à nouveau son regard et mon cœur commença à battre de manière incontrôlable. C'était comme si toute l’adrénaline qui coulait dans mes veines avait reflué dans ma poitrine.
Je ne pouvais pas supporter l’expression de peur qu’il avait sur le visage. Je ne voulais pas le décevoir. Je ne voulais plus jamais décevoir quelqu’un. Si je sautais maintenant, il ferait des cauchemars jusqu’à la fin de ses jours et je ne profiterais jamais de son contact. Je tendis lentement ma main vers la sienne. Une rafale de vent brutale et soudaine souffla et me fit perdre l'équilibre. Mon pied glissa et la moitié de mon corps se pencha sur le côté.
Voilà. Je pouvais déjà voir une grosse tache rouge sur le trottoir dans mon esprit. C'était dégoûtant et mon visage était méconnaissable. Il était devenu un amas sanguinolent de chair. Je gardai les yeux fermés. J’allais heurter le trottoir et ressentir cette douleur intolérable d’une seconde… mais au lieu de cela, je ressentis la douceur d'un autre corps. J'ouvris les yeux pour me retrouver dans les bras puissants de cet homme. Il m’attira à lui avec tant de force que nous nous retrouvâmes tous les deux sur le sol du balcon. Bon, c’était lui qui était tombé. Il me tenait fermement et moi, j’étais à califourchon sur lui. Nous étions à bout de souffle. Je plongeai mon regard dans ses yeux magnifiques. Sa bouche était si proche de la mienne... J’avais envie de l’embrasser et c’était difficile de résister . J’avais ressenti la même chose avec mon ex-petit ami. Un désir sans frein. Cela ne m’avait fait aucun bien. Dieu merci, j'avais pu prendre une douche la veille au refuge ; sinon, cet homme à tomber par terre aurait pu renifler un extrait du parfum appelé « fille vivant dans la rue » et je n’avais pas envie de lui faire encore plus mauvaise impression.
Je m’éloignai de lui, mais il vint s’intercaler entre moi et la balustrade.
― Tu m'as eue.
― Non, je crois que tu voulais juste tomber dans mes bras. Allez, on va boire un verre.
C’est tout ?Il ne me dit même pas que je suis une idiote doublée d’une folle pour avoir voulu me tenir debout sur le rebord d'un balcon au vingtième étage d’un immeuble ?
Il me prit la main. Je sentis sa peau. J’avais eu raison de ne pas sauter. Une partie de moi avait envie de lui dire de me laisser tranquille et de remonter sur la balustrade. L’autre, elle, était plus qu’intriguée par cet homme. J’avais hâte de passer plus de temps avec lui. J’avais hâte d'apprendre à le connaître. Je commençai peu à peu à imaginer son corps se serrer contre le mien. J'attrapai mon sac à dos qui contenait mes maigres affaires avec ma main libre. C'était si facile de le suivre et de lui faire confiance ― trop facile, en fait.
Allais-je être à nouveau la proie du charme masculin ? J'avais fait deux erreurs de ce genre ces derniers mois. J’avais commise l’une d’entre elles plus tôt dans la soirée et j'avais failli me faire tuer. Je ne voulais pas en faire une troisième.
Peut-être que la troisième fois sera la bonne.
Je l'espérais foutrement. Je n’avais absolument pas envie d’être déçue par cet homme.
Je ne savais pas encore qu'il allait changer ma vie à tout jamais.
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La série des Infidèles
Lacey est une auteure de romance érotique et contemporaine avec une touche de suspense. Quand elle ne pense pas à écrire des histoires torrides, ce qui se présente rarement, Lacey aime le camping et skier avec sa famille (pas en même temps bien sûr). C’est une femme mariée, mère de deux enfants, qui se sert de son mari pour mettre à l’épreuve les scènes les plus intimes de ses romans – ce qui ne semble pas le gêner du tout.
Elle aime le rose sur les joues d’une femme, les hommes avec de grands pieds et la lingerie sexy, surtout quand elle est arrachée du corps. Son vêtement préféré est le costume de naissance.