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Quand tout va de travers

le Tome 1 de La série des Infidèles



Avec son regard nonchalant, sa cicatrice sur la lèvre, ses muscles et ses tatouages, Scar Wagner affole les détecteurs à sex-appeal.
Cela fait cinq ans que Julia ne l'a pas vu, cinq ans qui lui ont apparemment bien réussi.

Le meilleur ami des années lycée de Julia — celui qui faisait battre son cœur à cent à l'heure — est de retour.

Coincée dans une station de ski très select avec sa famille, Julia tombe sur ce garçon qui, au lycée, avait pour habitude de lui faire perdre tous ses moyens et de lui apporter le sourire.

Sauf que maintenant le beau et séduisant Scar Wagner n'est plus au lycée, et, au beau milieu de cet ennuyeux voyage, il propose son aide à Julia : elle doit se détendre. Serait-il temps pour eux de renouer leur relation ? Cette question obsède Julia.

Après tout, quand tout va de travers, tout finit par s'arranger.

Découvrez si Julia et Scar peuvent transformer leurs maux en bénédictions tout en dévalant les collines à cent à l'heure.

Remarque : Quand tout va de travers est un court prologue à Infidèles Anonymes. Son dénouement est heureux mais non définitif. Pour public averti.

Disponible à:


Un avant-goût: 

Chapitre 1

Quand il pleut, c'est à verse, non ? À l'autre bout de la pièce, il y avait ce couple qui m'avait forcé à venir à ce chalet de ski. Je les regardais et je me surprenais à souhaiter une avalanche.

Cela faisait maintenant des heures que Maman et sa « nouvelle conquête » faisaient bien plus que de se dévorer du regard. Moi, je comptais les heures qui nous séparaient de notre départ. Les deux tourtereaux étaient en train de se prodiguer moult câlins et caresses devant la cheminée en pierre. Moi j'aurais préféré être coincé dans une maison de retraite pour y changer des couches. J'en étais sûre. J'aurais cru qu'une personne de son âge se comporterait d'une façon plus convenable dans ce cadre romantique et select, mais la connaissant...

J'enfouis mon visage dans mes mains. Je dois être en plein cauchemar !

— Ça suffit, Jules, s'énerva Zoey, ma sœur aînée.

Elle se leva brusquement de sa chaise avant de me tirer par le bras.

— Assied-toi à côté de moi.

Je fus plus qu'heureuse d'obtempérer. Cela faisait des années que je ne croyais plus aux histoires d'amour, aux bulles de champagne, aux chandelles ou aux fraises enrobées de chocolat comme celles que ma mère semblait avoir collées dans la bouche Sid le gigolo. Mes espoirs concernant l'existence de toute relation durable entre deux personnes avaient été depuis longtemps réduits à néant.

Je m'assis sur le tabouret de bar pivotant qui se trouvait juste à côté de Zoey. Je vis la main de Sid remonter le long du pull de maman. Je détournai le regard. Au moins, il était plein aux as — c'était en tout cas l'impression qu'il nous avait donnée au cours des huit derniers mois en sortant avec ma mère. J'avais eu peur qu'il n'en ait qu'après son argent. Mon inquiétude avait un peu diminué avec le temps, même si Sid devait avoir au moins quinze ans de moins qu'elle. C'était impossible qu'il ait agi sans arrière-pensée. Certes, maman était une femme magnifique, mais je ne l'avais jamais imaginée sortir avec quelqu'un qui aurait pu passer pour un de ses enfants. J'observai Sid de loin. Je ne pouvais pas vraiment reprocher à maman de préférer cette œuvre d'art faite chair à papa. Il était à tomber à la renverse, et ils semblaient s'être entendus dès le premier jour. Je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir heureuse pour elle. Cela m'avait même étonnée que maman puisse à nouveau faire confiance à un homme après toutes les horreurs que papa lui avait fait vivre. Moi, je n'étais pas comme elle.

— Qu'est-ce qu'on boit ? me demanda Zoey en tapotant sur le bar avec ses doigts.

— Du chocolat chaud.

Elle leva les yeux au ciel avant de commander un gin tonic avec un zeste de citron vert.

Quoi, c'est mal de prendre un chocolat chaud ?

— Avec un Frangelico, s'il vous plaît, ajoutai-je.

Elle leva à nouveau les yeux au ciel.

— Tu ne crois pas que tu exagères un peu, Jules ?

Ce séjour dans cette station de ski très sélect n’était pas si mal. J'aurais même pu oublier mon envie urgente de m'en éloigner si j'avais pu faire abstraction du gros naze qui était venu se soulager devant ma fenêtre la nuit dernière parce qu'il avait bu trop de bière, ou de la fête de famille au bout du couloir qui nous avait fait profiter de sa musique jusqu'à deux heures du matin. J'avais passé les deux premiers jours à skier avec Zoey. Nous nous étions bien amusées, mais ma sœur avait finit par préféré passer son temps dans la piscine. La seule option qui me restait donc, c'était de secrètement me plonger dans les livres que j'avais cachés dans ma valise. L'étude de la médecine ne me laissait pas spécialement le temps de souffler. Encore deux ans à l'école de médecine et j'allais pouvoir enfin commencer mon internat pour devenir médecin urgentiste.

De l'autre côté de la pièce, nos deux tourtereaux —Maman-Cougar et Sid l'Apollon —étaient en train de se sauter dessus comme deux adolescents en pleine fureur hormonale. Je détournai à nouveau le regard. Le barman posa une tasse de chocolat chaud fumante. Le feu de la cheminée en pierre n'avait cessé de cesser de brûler mais je continuais à avoir froid. J'avais beau être tout à côté, rien n'y faisait. J'allais peut-être enfin réussir à me réchauffer grâce à cette bonne tasse de cacao.

Les pistes allaient fermer d'ici une demi-heure, et les skieurs nocturnes allaient venir s'agglutiner au bar. Comme tous les soirs jusqu'ici. Je ne connaissais même pas ceux qui venaient y faire un tour après neuf heures ; J'étais déjà au lit à ce moment-là. Comme tous les soirs depuis notre arrivée.

— Il va falloir faire contre mauvaise fortune bon cœur. Je pense que Sid va faire sa demande en mariage, dit Zoey.

Je mourais d'envie de voir la réaction de Sid quand maman lui dirait non. Je savais bien qu'elle n'était pas du tout mais alors pas du tout prête à ce genre d'engagement. L'ex-Madame Blakely n'avait pas pour habitude de s'attacher longtemps à quelqu'un comme elle le faisait maintenant avec Sid. Elle changeait de petit ami comme de sous-vêtement. Mais comme maman était du genre à ne pas porter de culotte, cet exemple était plutôt mal choisi.

— Ah, comme j'aimerais être de retour à la maison, me dit-elle. Toi, au moins, tu es célibataire et tu peux sortir avec qui tu veux.

Comment une histoire d'amour d'une semaine avait-elle pu la rendre aussi peu célibataire mais surtout aussi aveugle ? Cela faisait neuf jours que Zoey avait rencontré son petit ami actuel, et elle faisait comme s'ils étaient en couple depuis une éternité. Ma sœur était sur un petit nuage, celui où étaient tous les romantiques de son espèce.

— Il va faire sa demande en mariage, d'accord, mais pourquoi ici et devant nous ? grognai-je. J'ai autre chose à faire que de voir ce spectacle.

J'avais envie de la gifler. Comme ça, elle finirait par se réveiller et par voir ce qui arrivait aux couple. Maman en était un bon exemple. Mais Zoey portait des œillères. C'était peut-être mieux comme ça. Peut-être qu'ignorer les problèmes causés par les relations entre êtres humains valait mieux que d'accuser les hommes de tous les maux de la terre en fin de compte.

Comment est-ce que j'allais me débrouiller pour faire comprendre à ma sœur les avantages de la vie d'étudiante en médecine alors qu'elle avait choisi d'étudier la danse ? Les heures que j'avais passées le nez plongé dans mes livres, elle, elle les avait passées à s'étirer et à tourner sur elle-même. Elle avait atteint un niveau de souplesse du corps parfaitement hors de ma portée, certes, mais on ne pouvait pas en dire autant de son esprit. Je n'étudiais pas le fonctionnement de l'esprit humain, bien évidemment, mais pour devenir médecin urgentiste, il fallait faire une croix sur un très grand nombre activités sociales.

— Tu pourras te replonger dans tes livres à partir de mardi, Jules. En attendant, essaie donc d'en profiter. Maman dit que ça devient sérieux entre elle et Sid. Tu ne pourrais pas être un peu enthousiaste pour une fois ?

C'est ça, fais-moi donc du chantage affectif. Ce n'est quand même pas de ma faute si tous les gros nazes avec qui maman est sortie lui ont brisé le cœur !

Je regardai dans sa direction. Elle était assise sur les genoux de Sid. Ils étaient en train de s'embrasser goulûment. Une vraie soupe de langues.

— Ça me met tellement mal à l'aise que j'en perds mes mots, marmonnai-je.

J'avais à nouveau envie de briser leur couple. Jusqu'à présent, ils avaient déjoué toutes mes tentatives. J'avais bien eu des remords après chacune d'elles, mais ça n'avait pas duré plus de deux secondes. Et ensuite, je surprenais Sid à regarder une autre femme d'une manière que maman n'aurait pas apprécié. Je savais qu'il finirait par la tromper. Je ne voulais pas que maman soit encore blessée.

— Il va lui briser le cœur.

— Laisse tomber. Après ce qu'elle a vécu avec papa, elle mérite bien de s'amuser un peu.

Les deux heureux amoureux quittèrent alors de leur siège et, main dans la main, sortirent de la salle. On aurait dit qu'ils avaient entendu ma sœur. Ils se dirigèrent vers leur chambre. Sid prit bien soin de remettre sa fermeture éclair sur la bosse qui déformait son pantalon.

— Toi aussi tu devrais laisser tomber tout ça, Zoey. Pourquoi t'attacher à lui comme ça ? lui demandai-je.

— Je peux m'amuser sans Mike.

Elle but une gorgée plus longue que les autres comme pour me faire comprendre qu'elle était on ne peut plus sérieuse.

— T'amuser ? Mon cul ! m'exclamai-je en riant. Tu le connais à peine mais tu joues déjà au couple marié avec lui.

Je connaissais bien ma sœur. Du moins, c'était ce que je pensais. Un joli sourire, les fossettes en évidence et deux minutes de flirt avec celui sur qui elle avait jeté son dévolu. Hop ! Emballez, c'est pesé, et on peut passer à la prochaine victime. Voilà pourquoi je ne sortais avec personne. Elle était le plus parfait exemple de ce que je ne voulais pas pour moi.

— Oh, Jules. Un jour, tu rencontreras quelqu'un qui sera digne de tes efforts et qui ne te fera pas perdre ton temps.

— Ouais, et ce jour-là s'appellera jamais.

— Je dois aller aux toilettes et, après ça, j'irai peut-être piquer une tête dans la piscine. On se voit demain matin ?

Eh ouais, c'était la manière à Zoey de dire « Je m'ennuie et je veux passer du temps avec quelqu'un de plus intéressant que toi ».

M'en fiche.

Les portes du salon s'ouvrirent juste au moment où je pris la première gorgée de mon chocolat chaud. Trois hommes firent irruption dans la pièce en se poussant joyeusement les uns les autres. On aurait dit un groupe d'adolescents. Ils portaient encore leurs combinaisons de snowboard. Ils étaient agréables à regarder. C'était déjà ça. J'avais même l'impression de les avoir déjà vus. Zoey aurait dû rester. Le plus grand des trois jeta ses gants au plus petit qui traversa la salle à la manière d'un footballeur qui veut réceptionner une passe.

Je me baissai. Le gant passa juste au-dessus de ma tête en sifflant.

Celui qui portait encore ses lunettes enleva ses gants. C'était à lui de faire une passe.

Je reconnus sa veste à tête de mort. Le crétin qui m'avait coupé la route hier sur les pentes portait exactement la même. C'était le même trou du cul qui avait eu la bonne idée d'écrire son nom dans la neige devant ma fenêtre hier soir — il n'avait même pas réussi à faire quelque chose de correct, d'ailleurs. Il se retourna pour faire sa passe. Il essaya de viser son ami avec son gant. Malheureusement, ledit gant atterri en plein dans ma tasse.

Mon chocolat chaud se transforma  aussitôt en grosse tache brune sur mon tout nouveau pull.

— Non mais vous êtes cinglés ou quoi ? m'écriai-je.

Je ressentis alors la morsure du liquide fumant et brûlant.

— Et merde !

Je me levai brusquement de mon fauteuil. On aurait dit qu'un incendie venait de se déclarer sous mes fesses. Au début, la brûlure ne me sembla pas si terrible que ça, mais après quelques secondes, lorsqu'elle pénétra ma peau, je n'eus plus qu'un seul souhait : plonger dans une baignoire remplie de glace. Je n'avais plus d'yeux que pour la porte d'entrée. Je courus à travers le salon et je sortis par la porte. L'air froid me cingla le visage.

— Ça va ? me demanda une voix masculine derrière moi.

— C'est brûlant !

La terrible chaleur occupa toutes mes pensées jusqu'à ce que l'étranger m'enlève mon pull blanc en le faisant passer par dessus ma tête. Il l'accrocha à mes boucles d'oreilles à mi-parcours. Je ne pouvais plus rien voir.

— Vous allez m'arracher mes lobes d'oreille !

L'homme jura à voix basse et continua à nous malmener, moi et mon pull.

Qu'est-ce qui pourrait encore aller de travers ce soir ? Alors que je m'apprêtais à pleurer de douleur, quelque chose de froid se posa sur le haut de mon décolleté. C'était mon premier soupir de soulagement depuis qu'on avait renversé du cacao sur moi.

— Je ne vois rien, dis-je tout en essayant de décrocher la boucle d'oreille accrochée à mon pull.

— Oui je sais. Je suis vraiment désolé. Attendez. Laissez-moi vous aider.

Sa voix était apaisante et familière, mais je n'aurais pas su dire à qui elle appartenait. Il mit de la neige sur mon décolleté. Elle fondit sur ma peau et des gouttes d'eau coulèrent entre mes seins.

Il batailla avec mon autre boucle d'oreille. Il finit par la libérer et il retira délicatement le pull de ma tête.

Je reconnus sa veste bleu vif. J'eus envie de lever les yeux au ciel mais ses yeux foncés couleur noisette me déconcentrèrent.

— Désolé, ma belle, me dit-il en croisant mon regard pour la première fois.

Ses yeux s'étrécirent et il pencha la tête sur le côté. 

— Jules ? me demanda-t-il.

— Scar ?

Et j'oubliai en une seconde toute la haine que j'avais eu jusque-là pour lui, toutes les gros mots que j'avais eu envie lui balancer au visage.

Quand tout va de travers est disponible à:


La série des Infidèles



Lacey est une auteure de romance érotique et contemporaine avec une touche de suspense. Quand elle ne pense pas à écrire des histoires torrides, ce qui se présente rarement, Lacey aime le camping et skier avec sa famille (pas en même temps bien sûr). C’est une femme mariée, mère de deux enfants, qui se sert de son mari pour mettre à l’épreuve les scènes les plus intimes de ses romans – ce qui ne semble pas le gêner du tout.

Elle aime le rose sur les joues d’une femme, les hommes avec de grands pieds et la lingerie sexy, surtout quand elle est arrachée du corps. Son vêtement préféré est le costume de naissance.