Une histoire des amis qui deviennent amants
Carter Clark
J’avais tout prévu : une petite amie splendide, un bébé en route et la carrière de pompier dont j’avais toujours rêvé. Ma vie était parfaite… jusqu’à ce qu’elle s’écroule morceau par morceau et que je perde l’envie de vivre.
Molly Fowler, ma meilleure amie du lycée, m’a sauvé la vie tellement de fois ! Elle m’a aidé à guérir, à tourner la page. Elle m’a permis de devenir meilleur, tandis qu’elle-même portait un fardeau qui me restait invisible.
Aveugle que j’étais, je ne voyais pas ses cicatrices profondes. Je ne comprenais pas que nous avions besoin l’un de l’autre. Je refusais de voir ce qui se trouvait juste sous mes yeux.
Molly Fowler
J’ai quitté Hope Bay dès que j’ai pu, mais une force de la nature du nom de Carter Clark ne cessait de m’y ramener. J’ai lutté, résisté de toutes mes forces, mais je refusais de voir ce qui se trouvait juste sous mes yeux. J’étais trop fragile pour me fier à notre amitié. Et surtout, aveugle que j’étais, je ne voyais pas le danger qui se profilait à l’horizon… Un homme que je n’aurais jamais cru revoir, et qui attendait discrètement mon retour.
Découvrez l’histoire d’amour angoissante de Carter et Molly dans Juste sous tes yeux.
Note : Juste sous tes yeux est un roman distinct, qui raconte l’histoire de Carter et Molly après les événements du roman À toi et à moi. Contient des spoilers relatifs à À toi et à moi. Réservé à un public adulte.
Un avant-goût: Juste sous tes yeux
Les flaques ne sont que d’immenses trous effrayants. Ma maman m’avait toujours mis en garde, me conseillant de ne pas y sauter, de peur qu’en dessous, le trou se prolonge jusqu’en enfer. Alors, je ne sautais jamais dans les flaques. Mais je n’expliquais jamais pourquoi à mes copains, même quand ils se fichaient bien de moi. J’évitais ces miroirs ronds d’eau boueuse comme la peste ; à vrai dire, je ne savais pas vraiment ce que signifiait l’enfer, mais ma mère le répétait bien assez souvent. Ma crainte demeura jusqu’au premier jour de CE1, où nous attendions sous l’auvent de la supérette de M. Grafton, espérant que la pluie s’arrête pour rentrer chez nous. Ce jour-là, Molly Fowler me prit la main et m’entraîna sous l’averse. Nos amis restèrent bien au sec, dos au mur, à déguster des sucreries, la bouche pleine de Twizzlers et de bonbons acidulés. M. Grafton distribuait toujours des bonbons gratuits, le premier jour d’école.
— Vous êtes cinglés ! hurla Nick.
— Allez, viens ! répondit Molly en criant pour couvrir le bruit de la pluie.
Il pleuvait comme vache qui pisse. Encore une expression de ma mère quand il pleuvait, mais chaque fois que je levais les yeux au ciel pour distinguer une hypothétique ruminante, je ne voyais rien, et de grosses gouttes me tombaient immanquablement en plein dans l’œil. Pourquoi Molly m’avait-elle traîné sous la pluie, déjà ?
— Ma robe est déjà toute trempée, se plaignit Daisy en tordant le tissu ruisselant dans ses poings dans une tentative pour l’essorer.
Jo était occupée à montrer à Nick comment elle faisait tenir en équilibre un bonbon sur le bout de sa langue, et Andrew profita de la distraction de Daisy pour lui arracher un morceau de Twizzler et l’avaler avant qu’elle n’en ait terminé.
— Espèce de malpoli !
Elle lui cogna le bras, et pendant qu’ils commençaient à se chamailler, je reportai mon attention sur Molly. La tête renversée en arrière, face aux nuages, elle se laissait doucher par la pluie. Elle avait le plus beaux des sourires, qui parvenait presque à me faire oublier le ciel gris.
— Qu’est-ce que tu fais ? demandai-je.
— Je profite du beau temps.
— Mais il pleut !
— Et alors ? C’est beau quand même. Regarde comme les gouttes de pluie changent tout, même nous. Tu ne trouves pas ça génial ?
Génial ?
En guise de changement, j’étais simplement trempé. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de la contempler pendant qu’elle profitait de ce triste temps. Molly fit la moue et des gouttes lui éclaboussèrent les lèvres. Des filets d’eau dégoulinaient dans ses cheveux, lissant ses boucles brunes et les collant contre sa peau. Et pourtant, elle continuait à sourire, et je sentis sa joie me gagner moi aussi.
Je l’imitai, renversant ma tête en arrière pour regarder le ciel. J’avais presque l’impression de me retrouver sous la douche, mais en plein air. Les gouttes, d’abord froides, se réchauffaient en me coulant sur la peau. Molly avait raison. L’averse me procurait une sensation plutôt agréable ; se faire tremper n’était pas si affreux qu’on nous l’avait fait croire, et je n’aurais jamais apprécié les bénéfices d’un jour de pluie comme elle le faisait si je n’avais pas quitté l’abri de l’auvent du magasin. Ma mère ne manifesterait sans doute pas le même enthousiasme en voyant mon jean trempé, et je me promis de l’emmener un jour sous la pluie pour lui montrer ce que Molly venait de m’apprendre. Ce premier jour d’école allait décidément compter parmi les plus mémorables.
Molly écarquilla les yeux à un moment, me dépassa en courant et fixa une flaque qui s’étendait devant nous. Du bout du pied, elle en effleura le bord. Elle agita les orteils dans ses sandales au moment où je la rejoignais. Puis elle me saisit la main et la serra.
— Allez Carter. Il faut que tu essaies une fois.
Je résistai, restant bien à l’écart de ce qui risquait d’être un gouffre menant tout droit vers l’enfer. Sans lâcher Molly, mais toujours derrière elle, je répondis :
— Mais je vais me mouiller !
— On l’est déjà, répondit-elle avant de me tirer de nouveau sur la main et d’ajouter, sur une voix plus basse : allez, fais-le. Ce sera marrant.
— Et si c’est profond ?
Est-ce que j’avais l’air d’une mauviette ? Certainement. Mais Molly n’avait pas l’air de s’en soucier, et il pleuvait si fort que nous entendions à peine nos amis près de la boutique.
— Tu rigoles ? Regarde !
Sans desserrer son étreinte, elle sauta comme Mary Poppins bondissant dans un des dessins à la craie de Bert. Molly se retrouva dans l’eau jusqu’aux chevilles, souriant à belles dents. Il ne s’agissait donc pas d’une de ces flaques infernales contre lesquelles maman m’avait mis en garde. Même si Molly n’avait pas disparu comme Mary Poppins, le moment restait magique, et je plongeai à mon tour dans l’eau trouble.
Molly éclata de rire.
— Et voilà ! Mes chaussures sont trempées, me plaignis-je.
— Tu les aurais trempées en marchant de toute façon. Comme ça, au moins, tu t’es amusé. Et on a profité à fond de cette belle journée, conclut-elle, radieuse.
L’attitude positive de Molly ne cessait jamais de m’épater. En tenant sa main, j’avais l’impression que plus rien autour de nous n’avait la moindre importance. Et je refusai de la lâcher. Pas question. Et si cette flaque unique n’attendait que ça pour m’avaler ? Cela dit, je gardai cette appréhension secrète pour moi. Ce jour-là, nous sautâmes dans toutes les flaques du chemin, et une fois que nous en eûmes terminé, ce moment enchanteur demeura à jamais prisonnier du passé. Mais je n’oubliai jamais comment Molly avait transformé cette journée détestable en après-midi charmante. Ce ne fut que quand nous nous arrêtâmes, et que je me retrouvai à bout de souffle, que je compris ce que voulait dire Molly en parlant d’une « belle journée ». Elle pouvait rendre toutes les journées magnifiques, parce qu’elle l’avait décidé ainsi. Ce qui la rendait elle-même splendide à mes yeux. À dater de cet instant, les jours de pluie devinrent mes favoris.
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Romance Contemporaine
Lacey est une auteure de romance érotique et contemporaine avec une touche de suspense. Quand elle ne pense pas à écrire des histoires torrides, ce qui se présente rarement, Lacey aime le camping et skier avec sa famille (pas en même temps bien sûr). C’est une femme mariée, mère de deux enfants, qui se sert de son mari pour mettre à l’épreuve les scènes les plus intimes de ses romans – ce qui ne semble pas le gêner du tout.
Elle aime le rose sur les joues d’une femme, les hommes avec de grands pieds et la lingerie sexy, surtout quand elle est arrachée du corps. Son vêtement préféré est le costume de naissance.