Baby Me: Un bébé avec moi
le Tome 4 de la Saga Interdite
Mais voilà qu’aujourd’hui notre amour est mis à rude épreuve.
Ma vie m’a été volée, ma foi a été mise à l’épreuve. Bouleversée de chagrin, j’ai pleuré et crié de rage pendant que Cameron restait à mes côtés. Il m’a protégée et empêchée de devenir folle, mais je sais bien qu’il s’est fait un sang d’encre.
Maintenant que je suis guérie, il est temps pour moi de terminer ce que j’ai commencé afin de lui rendre tout cet amour. Et il est temps pour moi de me préparer à faire face au pire sans fléchir : Cameron a beau m’aimer, le cartel Cortez me cherche encore.
Et nous savons tous les deux que ces gens rôdent dans l’ombre, guettant le moment de frapper.
Mais à présent, je suis remise. Et je suis prête à frapper la première.
Note : Baby Me: Un bébé avec moi est la suite de Sin With Me: Pèche avec moi, mais peut être lu comme un roman indépendant. Révèle des éléments de l’intrigue de Sin With Me: Pèche avec moi.
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Un avant-goût: Baby Me: Un bébé avec moi
Il n’existe rien de plus révulsant que le bruit de vos propres os qui se brisent. Il se situe entre le frottement de deux pierres entre elles et le son que fait un ongle sur un tableau noir, mais c’est bien plus douloureux. C’est le genre de grincement qui fait dresser jusqu’au dernier poil de vos bras tout en vous donnant envie de vomir. Ajoutez la douleur par-dessus le marché. Une douleur énorme. Une douleur que vous ne parviendrez pas à expliquer à quiconque ne s’est jamais cassé un os. Imaginez que vous pissiez de l’acide jusqu’à la fin de vos jours. Chaque fois que vous êtes sur le point de relâcher votre vessie, votre urètre vous brûle comme si vous aviez ingurgité deux kilos de piments extra-forts. Voilà ce qu’on ressent en se cassant trois os en même temps, et je peux vous dire que ça vous fait morfler sévère. Un craquement après l’autre, crac…
Crac…
Crac…
Chaque nuit, depuis l’incident, je rêve de cette soirée où j’ai failli mourir. Presque une année de torture et de convalescence. Je rêve d’Aaron Cortez qui lève sa batte comme un sportif professionnel… enfin, comme un enfoiré professionnel, le pire des salauds, plutôt. Chaque fois, dans mes cauchemars, il vise exactement comme cette nuit-là, avec précision, et donne d’abord un aperçu de sa force à mon tibia. L’os avait éclaté dès qu’il était entré en contact avec la batte. Je m’étais écroulée à quatre pattes. Et tandis que je rampais, presque incapable de me redresser, il s’en était pris à mon bras. Je n’avais même pas eu la chance de me préparer au second coup. Celui-là m’avait entièrement plaquée à terre. Le visage collé contre les cailloux, je m’étais recroquevillée en position fœtale, attendant que la douleur des deux premiers impacts me parcoure tout entière et s’évacue par le bout de mes doigts. Ce qui m’avait semblé une éternité. Ensuite était venu un troisième choc à la cage thoracique, et le cycle déchirant avait recommencé. Celui-là m’avait coupé le souffle. J’arrivais à peine à rester consciente.
Jambe, bras, côtes, jambe, bras, côtes.
Les vibrations qui agitaient chaque muscle tendu s’étaient transformées en pincements cruels lorsque la douleur avait rayonné depuis la surface de ma peau pour se concentrer en boule de souffrance qui se déplaçait de ma tête jusqu’à mes orteils avec une lenteur désespérante. Je m’étais raccrochée à la conscience, espérant que mon corps s’habitue, mais ça n’avait pas marché. Poussée bien au-delà de mes limites, je m’étais évanouie.
J’aurais pu survivre au nez cassé, au pelvis fracturé, aux hémorragies internes et à la déshydratation qui avait presque fait lâcher tous mes organes. Je savais que j’aurais résisté envers et contre tout, et je n’aurais jamais pensé qu’ils réussissent à trouver un moyen de me briser. Mais ils y étaient parvenus, et je craignais que les dégâts ne soient permanents. Cette fois, sachant ce que j’avais perdu, je voulais mourir, mais mon corps n’en avait aucune intention. Il m’avait maintenue en vie même si j’étais terrorisée à l’idée d’avoir perdu mon enfant. Notre petit bébé, à Cameron et à moi, conçu environ huit semaines avant mon enlèvement. Aaron Cortez m’avait pris le seul être au monde que je n’avais même pas eu l’occasion d’aimer alors qu’il était en moi, parce que je ne savais pas. Et maintenant que j’étais au courant de la présence du bébé et que rien ne pourrait me le ramener, je voulais mourir.
Ils m’avaient brisé les os, ils m’avaient battue, rouée de coups de pied, tiré les cheveux et craché dessus. Mais ils n’avaient pas atteint mon âme. Ce n’était qu’en comprenant ce qu’ils m’avaient volé, cette perte ultime qu’ils m’avaient infligée, que j’avais eu l’impression qu’Aaron Cortez avait fini par me briser. Il avait plongé la main dans ma poitrine pour m’en arracher le cœur. Il m’avait pris la dernière partie de moi à laquelle j’avais besoin de me raccrocher.
Alors depuis ce jour, le bruit écœurant des os brisés jouait en boucle dans ma tête, pour me rappeler que moins d’un an auparavant, j’avais encore un bébé dans le ventre.
Ce son était devenu mon hymne personnel de l’échec. Le bruit de l’impuissance, du sentiment d’infériorité. Je n’avais pas été assez forte pour elle ou pour lui. C’était moi qui n’avais pas réussi à sauver mon bébé.
— Hé, chérie. Kate ?
La voix que j’entendais dans mon rêve était basse, apaisante. Elle véhiculait une compassion immense, ainsi qu’un peu de chaleur automnale, et je me sentis immédiatement mieux. La fenêtre de notre chambre à coucher devait être ouverte la nuit dernière, parce que je sentais aussi la brise matinale. Les doux rayons du soleil éclairaient le bas du lit et me réchauffaient les pieds comme des petits pains. Le son de sa voix et cette impression de sécurité, voilà ce que je préférais le matin.
Cameron ne m’avait pas quitté d’un pouce depuis que nous étions arrivés dans le chalet isolé de sa cabine, dans les montagnes, quelque part dans les forêts et les vallées du Michigan. J’ignorais complètement où nous nous trouvions. Il n’y avait pas de téléphones portables… pas de téléphone du tout, en fait. Pas de télévision non plus, et à peine assez d’électricité fournie et stockée par un système de panneaux solaires pour faire fonctionner le réfrigérateur. Pour le reste, tout fonctionnait au bois. J’adorais l’odeur, mais ça demandait des efforts épuisants, en particulier parce que Cameron avait agencé cette cabane pittoresque tout seul et ne me permettait pas de l’aider. Je m’asseyais sur la terrasse, derrière la maison, et je le regardais préparer le bois. Il était devenu un vrai bûcheron et débitait les troncs en bûches de taille adaptée à la cheminée. Et quand il se contorsionnait durant l’opération, ses muscles roulaient sous la peau. Un spectacle agréable, qui m’éloignait assurément de mes malheurs.
— Kate ? répéta-t-il. Tu es réveillée ?
Le besoin soudain de tendre les bras me traversa le corps, mais je me rendis compte que je pouvais à peine remuer. Encore à mi-chemin entre le rêve et l’éveil, je m’entendis hoqueter et ouvris les yeux. L’homme qui avait risqué sa vie pour me sauver était assis à mon chevet. J’avais ruiné sa famille en faisant sauter un entrepôt qui contenait des millions de dollars de drogue de la mafia. La faute en était retombée sur lui, parce qu’il était sur place à ce moment-là, et sa famille s’était retrouvée dans le collimateur des trafiquants. Et Cameron m’avait quand même choisie. Il était retourné à Pace pour me sauver d’une mort certaine.
— Tu as encore fait un cauchemar ? demanda-t-il en passant doucement sa main sur mon bras.
C’était un contact chaud et tendre.
— Oui, le même. C’est toujours le même.
Il m’aida à me redresser et à m’adosser à la tête de lit.
— Désolé.
— Ça va. Vraiment. Des nouvelles ?
Il secoua la tête et je soupirai. Je pressentais que nous attendrions un bon moment avant d’apprendre la capture de Cortez. En fait, « jamais » semblait une meilleure estimation : ils n’arriveraient pas à le prendre, j’en étais sûre. Aaron Cortez s’était échappé de prison, et nous nous étions aveuglément fiés aux autorités pour le rattraper et le mettre derrière les barreaux pendant que nous nous cachions au plus profond des bois. Comment avait-il réussi à s’évader ? Il avait forcément un complice à l’intérieur. Mon instinct de flic me le soufflait, mais personne ne voulait écouter mon opinion parce que c’était moi, la victime. C’était moi la policière en arrêt maladie, incapable de me débrouiller seule parce que je me retrouvais avec le bras, la jambe et le torse dans le plâtre… pour la deuxième fois de l’année.
Bande d’abrutis.
Les hommes qui disposent de trop de pouvoir développent ce que je qualifie de syndrome du monarque. Ils se comportent comme des rois du monde investis de la science infuse. Ils se transforment en connards indélicats et en traîtres. Comme mon salaud d’ex-patron, le capitaine de mon commissariat, qui s’était révélé être mon demi-frère et avait tenté de me tuer pour venger son défunt père, le frère d’Aaron Cortez. Ils pensaient que la loi ne pourrait rien contre lui. Eh bien ils s’étaient trompés, même si la prison où Mike purgeait sa peine était du genre grand luxe.
L’enfoiré.
Quant à Aaron Cortez, il s’était évadé moins de vingt-quatre heures après son incarcération, et j’avais envie de hurler « je vous l’avais bien dit » à pleins poumons depuis ce jour-là. Les gens comme lui appartenaient à une espèce à part. Ils calculaient chacun de leurs gestes, et si j’avais été du genre à jouer à des jeux de hasard, j’aurais parié qu’Aaron Cortez finirait par tenter de me retrouver pour finir le sale boulot. Et cette fois, quand il donnerait son coup de batte, il viserait la tête.
Bande de blaireaux.
Ils ne le trouveraient jamais. Pas à moins que quelqu’un comme Cameron ne se lance à ses trousses.
Malheureusement, la priorité numéro un de Cameron consistait à présent à s’occuper de moi, et je l’aimais du fond du cœur pour ça. Je l’aimais comme je n’avais jamais aimé personne d’autre, et j’espérais bien qu’il se débarrasse un jour de la culpabilité qu’il traînait. Je voulais qu’il se pardonne enfin. Ce n’était pas sa faute si on m’avait kidnappée. Ce n’était pas sa faute si j’avais perdu notre bébé. C’était celle de Cortez. Mais Cameron voulait se venger. Il voulait enfoncer son poing dans la gorge de ce salaud, lui saisir le cœur et le lui arracher.
Ou peut-être que c’était moi qui me faisais des illusions à son sujet.
Malheureusement, il n’en aurait pas l’occasion, du moins pas pour le moment. Nous avions reçu pour consigne stricte de ne pas interférer avec l’enquête. Cameron m’avait donc conduite dans le chalet des Madden, où j’avais passé ma convalescence pendant l’année qui venait de s’écouler. Son isolement en faisait l’endroit idéal pour échapper à Cortez. Je me remettais à merveille jusqu’au jour, deux mois auparavant, où j’avais décidé de m’aventurer dans les bois et où j’étais tombée dans un fossé. Je m’étais cassé quelques os, ce qui avait retardé notre première visite dans la petite ville dont Cameron ne cessait de me vanter le charme désuet.
— Comment tu te sens ? demanda-t-il.
— Bien. Encore un peu fatiguée, mais bien.
— Pourquoi tu ne te reposerais pas encore un peu ? On est samedi.
Mais chaque jour passé à me reposer dans le chalet ressemblait à un week-end, et il le savait. J’étais enfin prête à sortir. Prête à affronter le monde, même si ça signifiait prendre des risques. C’est ce qui fait la beauté de la vie, non ? Et puis, j’avais déjà lu tous les livres de la bibliothèque des Madden deux fois. J’étais prête à me débarrasser de ces plâtres et à prendre la route pour rencontrer des gens.
— Tu plaisantes ? Tu sais quel jour on est ?
Je me redressai brusquement dans le lit, les yeux grands ouverts, parcourue d’énergie comme s’il s’agissait du matin de Noël. Ce n’était pas encore le cas, même si nous approchions de la fin de l’année. Cette fois, si Cameron acceptait mes projets, nous passerions des fêtes de Noël vraiment spéciales.
Mais il me restait beaucoup à faire, et j’avais hâte de me débarrasser de mes plâtres et de me sentir de nouveau libre… dans la mesure du possible.
Au sommet de la liste des crétins à qui je devais rendre visite trônait le directeur du FBI qui avait garanti à Cameron que Cortez resterait à l’ombre. Comme il n’y était pas resté plus de vingt-quatre heures, je ne faisais pas confiance à cet homme et je ne le croyais pas. Le système carcéral américain tout entier était ridicule, du reste, mais c’était une autre histoire. Mon rêve, c’était de me rendre dans le bureau de tous les procureurs du pays pour leur expliquer que leur petit système corrompu avait permis au chef d’une famille criminelle de s’évader avant même d’avoir passé la nuit en prison.
Enfin bref, le directeur du FBI n’était qu’un imbécile. Il ne m’avait pas écoutée quand j’avais tenté de lui expliquer que quelqu’un serait prêt à organiser l’évasion d’Aaron Cortez, et j’avais raison. Mais non ! Personne ne voulait écouter cette femme sous morphine qui s’époumonait dans un lit d’hôpital, hurlant que Cortez finirait par la retrouver. Ils se croyaient tous plus futés que moi.
Et ils se trompaient tous.
Lacey est une auteure de romance érotique et contemporaine avec une touche de suspense. Quand elle ne pense pas à écrire des histoires torrides, ce qui se présente rarement, Lacey aime le camping et skier avec sa famille (pas en même temps bien sûr). C’est une femme mariée, mère de deux enfants, qui se sert de son mari pour mettre à l’épreuve les scènes les plus intimes de ses romans – ce qui ne semble pas le gêner du tout.
Elle aime le rose sur les joues d’une femme, les hommes avec de grands pieds et la lingerie sexy, surtout quand elle est arrachée du corps. Son vêtement préféré est le costume de naissance.