La Tourmente de Silver

tome 5, Saga des Frères Silver

La Tourmente de Silver est le cinquième roman de la saga familiale des Frères Silver. Bien que le livre puisse être lu de manière indépendante, l'auteur recommande de commencer par le premier tome, Le Père Noël Argenté. Destiné à un public adulte, avec une fin heureuse garantie pour le couple. Initialement publié sous le titre Cicatrices guéries en 2017 (qui n'est plus disponible), le roman a été entièrement réécrit.

Disponible à:

Saga des Frères Silver: Amour, Danger, et Sécurité

Un avant-goût: La Tourmente de Silver

Chapitre 1: Julian

Les ennuis étaient le deuxième prénom de Katherine, et ils la suivaient comme un chiot suit sa mère. La première fois que je l'ai gardée, j'ai appris que le chaos coulait dans les veines de cette fille. Je n'avais que dix-huit ans, et elle a failli s'étouffer avec une pièce de Lego juste avant son baptême. Ma pièce de Lego. Jake et Ashley m'auraient tué si quelque chose était arrivé à leur petite fille, mais j'ai sauvé la petite Katherine parce que le complexe du héros coulait dans mon sang. Il s'avère que ce n'est pas une si mauvaise chose quand on est garde du corps. Et Jake et Ashley n'ont jamais rien su. Ils n'ont jamais su non plus pour la chaussette qu'elle a fait passer dans les toilettes. J'ai passé une demi-journée à déboucher le trône. Ou la fois où elle est tombée dans la piscine parce que la maintenance avait laissé le portillon déverrouillé.

Comme je l'ai dit, ils m'auraient tué. Au fil des ans, Katherine a grandi, et j'ai allégé les emplois du temps chargés d'Ashley et de Jake en faisant du baby-sitting. Je me promenais dans le parc avec une poussette pendant que Jake terminait son doctorat en je-ne-sais-quoi politique aux côtés de sa femme, étudiant quelque part sur un banc. J'ai obtenu mon diplôme de NYU et j'ai fait ce que tous les Silver font de mieux : tisser des liens. Plus des études. Beaucoup d'études, putain, parce que c'est ce qu'il fallait pour être un bon détective privé. Et ce soir, tout ce prestige m'a valu un appel téléphonique d'urgence tard dans la nuit de mes meilleurs amis.

J'ai scanné ma carte à l'entrée principale et me suis dépêché de parcourir le long couloir jusqu'à mon bureau d'angle, où le garde de nuit m'attendait près de la porte.

— Ils sont à l'intérieur.

— Bien. Prévenez-moi immédiatement si quelqu'un sonne en bas.

— Oui, monsieur.

J'ai poussé la porte. Jake et Ashley se sont précipités du canapé vers moi, Jake dans un pantalon de survêtement et Ash en legging et le sweat-shirt de Jake. Le couple puissant de Washington était en route pour une autre nomination au Congrès et une victoire, et ils avaient l'air de quelqu'un qu'on aurait traîné dans les tranchées.

— Que se passe-t-il ? ai-je demandé. Katherine va bien ?

Ash a secoué la tête en pleurant, tandis que leur fille de quinze ans était assise derrière mon bureau, regardant par la fenêtre dans la nuit. Le ciel était clair, et la lune dessinait le magnifique horizon de Manhattan, mais je parierais que ma filleule ne prêtait pas attention à la ligne d'horizon de la ville. Je l'ai regardée. Elle jouait avec la peau près d'un ongle, et elle avait l'air d'un vrai désastre. Sa jupe à carreaux était plus courte que dans mes souvenirs. Elle avait dû l'ourler, et Ashley avait dû péter un câble. Mais la fille pétillante que je connaissais depuis sa naissance semblait différente.

— Non. Rien ne va. Rien du tout.

Je lui ai tendu un mouchoir. — Commencez par le début.

— C'est Katherine, a-t-elle chuchoté. Elle a des ennuis.

Katherine a porté son pouce à sa bouche et a commencé à ronger son ongle, fixant l'endroit où la flamme de la Statue de la Liberté éclairait la nuit. Sa posture sans vie combinée à ce regard m'a donné des frissons.

— Pourquoi est-elle dans ses vêtements d'école ?

— Nous l'avons trouvée quatre heures après la fin des cours, dans notre jardin. Il avait plu, elle était trempée et ne voulait pas se changer.

— Ce sont des taches de sang ?

Je me suis précipité vers le panier dans le coin et j'ai pris une couverture blanche et duveteuse, un cadeau de Stefanie. La psychiatre avait relooké mon bureau à Noël dernier — et m'avait fait une fellation le lendemain matin. J'ai drapé la couverture sur ses épaules, et Katherine a levé les yeux. Mon corps s'est engourdi quand j'ai vu ses traits. Ses longs cheveux bruns emmêlés collaient à son visage et à son cou.

— Elle te demande. Elle dit que tu es le seul qui puisse l'aider.

Je l'ai soulevée de ma chaise. Un paquet de chewing-gum est tombé de sa poche tandis que je la portais vers l'autre canapé. Une fois là, elle s'est allongée en position fœtale, tremblante.

— Hé, Kay. Tu es en sécurité maintenant. Quoi qu'il se soit passé, on va arranger ça. Je me suis tourné vers ses parents. — Est-ce que quelqu'un lui a fait du mal ? Les mots ont à peine franchi ma gorge.

— Je... je ne sais pas. Je ne crois pas. Le petit sanglot d'Ashley m'a brisé le cœur en deux.

— Je peux arranger les choses. Peu importe ce que c'est, on peut tout arranger.

Katherine s'est tournée vers moi au ralenti et m'a regardé. L'éclat que je me rappelais dans ses yeux en forme de soucoupe avait disparu.

Mon cœur s'est accéléré. Le regard désespéré de Jake vers sa fille m'a donné un coup de poing dans le ventre.

— Putain, qu'est-ce qui s'est passé ?

— J'ai besoin de te parler en privé. Jake s'est levé.

C'était si grave.

— D'accord. Viens avec moi. Ash, on ne sera pas long, et vous êtes en sécurité. Vous êtes toutes les deux en sécurité. Je vous le promets.

— Je sais. Elle a caressé le bras de Katherine, murmurant doucement : — Je suis désolée.

Jake m'a suivi à travers la bibliothèque pivotante. J'ai versé un scotch pour nous deux et lui ai tendu un verre.

— Que se passe-t-il ?

— Nous avons déjà parlé à Fred et Jacob. Tous les Silver sont d'accord avec le plan. Je t'ai appelé plus tôt, mais tu n'étais pas disponible.

J'avais quitté le bureau plus tôt aujourd'hui pour un rendez-vous avec Stefanie. Jake a appelé, j'ai répondu, et je me suis ainsi garanti une paire de couilles bleues.

— J'avais un rendez-vous. J'ai agité la main. — Peu importe. De quel plan parles-tu ?

— Julian, tu es son parrain. Tu t'es occupé d'elle depuis qu'elle était en couches.

— Je l'aime comme si elle était la mienne.

— C'est pourquoi je sais que nous avons pris la bonne décision.

La Tourmente de Silver est disponible à: